La situation florissante de l’économie commence lentement à rejoindre le marché du travail. De nouveau, on crée des emplois et l’on engage de nouveaux collaborateurs. Pourtant, ce n’est pas la joie partout. Il existe de nombreux rapports de travail extrêmement flexibles et précaires, au détriment des travailleurs.

Un rapport d’évaluation vient de faire le bilan de la Stratégie 2002 pour le développement durable . Le Conseil fédéral renouvelle la stratégie cette année : à cet égard, il faut combler les lacunes structurelles et ne pas oublier la contribution des employeurs et des travailleurs/euses au développement durable.

Le marché suisse de l’emploi compte actuellement 180’000 emplois à temps complet de moins qu’en 1991. Au cours des quinze dernières années, le secteur secondaire s’est contracté de 280’000 emplois, soit près d’un quart. Pendant la même période, le secteur des services a créé 100’000 emplois. Les grands perdants sont la construction et l’industrie des machines, les grands gagnants étant la santé et les domaines de l’informatique, ainsi que les services aux entreprises.

En Suisse, l’économie nationale a retrouvé le chemin de la croissance depuis trois ans et demi. Pourtant, la reprise se fait plutôt attendre sur le marché de l’emploi. Après les licenciements massifs qui ont été opérés dans le secteur secondaire entre 2001 et 2003, aujourd’hui, des emplois sont de nouveau lentement créés dans l’industrie et la construction. En revanche, les choses n’évoluent guère dans le secteur des services. Dans l’ensemble, Travail.Suisse, l’association faîtière des travailleurs, constate avec inquiétude que le nombre d’emplois créés pendant la phase de croissance actuelle est faible par rapport à la reprise qui avait été enregistrée à la fin des années 90.

L’économie suisse a retrouvé le chemin de la croissance depuis mi-2003. Pourtant, la relance ne touche qu’insuffisamment le marché de l’emploi. Certes, depuis un an, le nombre des chômeurs inscrits auprès des ORP (Offices régionaux de placement) est en diminution. Mais ces statistiques donnent une image trop optimiste. Le fait est qu’il manque quelque 221’000 emplois à plein temps sur le marché suisse du travail.

Après l’élection au Conseil fédéral qui aura lieu le 14 juin, il faudra pourvoir le poste de chef du Département fédéral de l’économie. Bien que les médias portent surtout leur attention sur la candidate, il conviendra de débattre, au sein de ce Département, les défis futurs, soit le chômage des jeunes, la formation continue et la répartition des revenus.