Travail.Suisse salue la direction prise pour la réforme de l'AVS, mais attend une discussion plus large sur de nouvelles sources de financement

Le Conseil fédéral a présenté aujourd'hui les grandes lignes de la réforme AVS 2030. Selon le Conseil fédéral, le financement de l'AVS doit être assuré par une augmentation des recettes provenant des sources existantes. Des mesures visant à prolonger l'activité professionnelle après l'âge de référence sont également prévues. Travail.Suisse salue la planification anticipée, mais critique l'absence de nouvelles sources de financement et met en garde contre une augmentation de la pression en faveur d'un prolongement de la vie active. Une réforme durable doit être socialement équilibrée et susceptible de rallier une large majorité.
Le Conseil fédéral a présenté aujourd'hui les grandes lignes de la réforme AVS 2030. Celle-ci vise à garantir le financement de l'AVS entre 2030 et 2040 grâce à une augmentation des recettes provenant des sources existantes, à encourager la poursuite de l'activité professionnelle au-delà de l'âge de référence et à adapter l'AVS aux évolutions sociales. De manière générale, Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, salue l'orientation présentée aujourd'hui par le Conseil fédéral pour la réforme AVS 2030. Les défis démographiques exigent des mesures ciblées afin de garantir la stabilité de l'AVS et la confiance de la population dans la prévoyance vieillesse.
Travail.Suisse déplore toutefois que le Conseil fédéral n'envisage aucune nouvelle source de financement pour l'AVS. Compte tenu de l'augmentation des dépenses et des besoins financiers prévus, il est incompréhensible que des sources de revenus supplémentaires telles qu'une taxe sur les transactions financières, un impôt sur les successions, une participation aux bénéfices de la Banque nationale suisse ou l'extension des cotisations AVS à la fortune ne soient pas examinées. Edith Siegenthaler, responsable de la politique sociale, déclare : « Un financement durable de l'AVS nécessite une discussion ouverte sur toutes les options disponibles pour trouver des sources de financement supplémentaires. »
Travail.Suisse évalue également de manière critique les mesures proposées pour encourager le maintien dans l'emploi après l'âge de référence. La suppression de l'âge maximal de 70 ans dans l'AVS soulève des questions fondamentales quant aux exigences qui peuvent être imposées aux travailleuses et travailleurs âgé·e·s. Travail.Suisse voit également d'un œil critique l'annonce visant à rendre les retraites anticipées moins attrayantes de manière générale. Pour les professions physiquement exigeantes, il faut continuer à garantir des transitions flexibles et socialement acceptables vers la retraite. Il convient ici de préserver les solutions existantes qui ont fait leurs preuves, comme celles mises en place dans le secteur principal de la construction.
Travail.Suisse partage l'avis du Conseil fédéral selon lequel une augmentation de l'âge de référence ne doit pas être envisagée dans le cadre de cette réforme. Le rejet clair de l'initiative sur les retraites par le peuple l'année dernière a montré qu'une telle mesure ne serait pas susceptible de rallier une majorité et ne serait soutenue ni par les salarié·e·s ni par la population votante. Une réforme réussie doit être largement acceptée par la société, ce qui nécessite des propositions réalistes et socialement équilibrées. Travail.Suisse salue également l'examen annoncé de mesures visant à combattre les abus liés aux dividendes qui ne sont pas soumis à cotisation. Il est juste et nécessaire de combler ces lacunes afin d'éviter que le système ne soit exploité.