
Le Conseil national a décidé aujourd'hui de réduire massivement les prestations dans le domaine des rentes de survivant·e·s. Les familles, les femmes et les personnes à bas revenus sont particulièrement touchées. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, rejette résolument ce démantèlement et appelle le Conseil des Etats à corriger le projet.
nombreuses réductions de prestations. Selon ce projet, les rentes de survivant·e·s ne seraient à l'avenir versées que si la personne veuve a des enfants de moins de 25 ans. En outre, les droits à la rente s'éteindraient dès que le plus jeune enfant aurait 25 ans ou que la personne concernée aurait atteint l'âge de la retraite. Les personnes sans enfants n'auraient à l'avenir plus du tout droit à une rente de survivant·e·s. Travail.Suisse critique cette décision parce qu'elle affaiblit massivement la protection sociale des veuves et des veufs et remet en question le mandat constitutionnel de couvrir les risques économiques du veuvage. La rente de veuvage transitoire de trois ans décidée par le Conseil national pour les veuves et les veufs ayant des enfants de plus de 25 ans ne parvient pas à compenser cette réduction des prestations.
Sans supplément pour les veuves et les veufs, la pauvreté des personnes âgées menace
Le Conseil national a également décidé de supprimer le supplément pour les veuves et les veufs. Aujourd'hui, environ 90% des veuves et veufs ont besoin de ce supplément parce qu'ils ou elles ont réalisé un revenu trop faible pendant leur vie active pour atteindre la rente maximale AVS, actuellement de 2520 francs par mois. Cela représente aujourd'hui environ un demi-million de personnes, dont 80% de femmes. Nombre d'entre elles n'ont pas pu obtenir un revenu plus élevé en raison de tâches d'assistance ou d'un travail à bas salaire. Le supplément pour les veuves et les veufs est donc un instrument central de prévention de la pauvreté des personnes âgées. Travail.Suisse s'oppose à la suppression de ce supplément, car cela augmenterait fortement le risque de pauvreté pour de nombreuses femmes à la retraite.
Sans rentes pour enfants, la pauvreté des enfants menace
Travail.Suisse critique également la suppression des rentes pour enfants décidée par le Conseil national. Cette prestation soutient les familles lorsque les parents sont déjà à la retraite et ne reçoivent donc plus d'allocations familiales. La rente pour enfants fonctionne de manière analogue aux allocations pour enfants et aux allocations de formation pour les personnes actives et constitue un soutien financier important dans une phase de la vie où le revenu diminue en raison de la retraite. Sa suppression augmenterait encore le risque de pauvreté des familles et des enfants – précisément dans le contexte d'une augmentation de l'âge moyen des parents à la naissance du premier enfant.
Travail.Suisse salue certes le déplafonnement des rentes pour les couples, mais s'oppose fermement à ce qu'il soit lié à des réductions massives des rentes de veuve, du supplément pour les veuves et les veufs et des rentes pour enfants. Le déplafonnement profite surtout aux couples à revenus moyens et élevés, tandis que les couples à bas revenus perdent beaucoup à cause du démantèlement – sans aucune compensation.
Le décès du ou de la partenaire de vie est un coup dur qui entraîne de gros risques économiques pour les personnes concernées. Dans une phase déjà très vulnérable, le ou la partenaire survivant·e doit soudain assumer seul·e toutes les charges du ménage. « Il n'est pas acceptable qu'un tel coup du sort conduise la personne survivante à la pauvreté », déclare Léonore Porchet, conseillère nationale et vice-présidente de Travail.Suisse. Travail.Suisse appelle donc le Conseil des Etats à stopper ce démantèlement et à garantir la protection sociale des personnes veuves.