Le contre-projet à l’initiative sur les crèches ne mérite pas son nom

Aujourd’hui, le Conseil aux Etats a drastiquement réduit le contre-projet à l’initiative populaire sur les crèches : les conventions-programmes entre cantons et Confédération sont maintenues, mais limitées à la création de places d’accueil et la mise en place de mesures spécifiques pour les enfants en situation de handicap. L’amélioration de la qualité de l’accueil passe à la trappe. Le crédit d’engagement est réduit de moitié. Face à ce démantèlement en règle de l’initiative parlementaire initiale de la commission de l’éducation du Conseil national, Travail.Suisse ne peut que réitérer son soutien à l’initiative sur les crèches.
Travail.Suisse avait approuvé le fait de lier l’octroi de l’allocation de garde à l’activité professionnelle des deux parents, sauf exceptions pour des raisons objectives. Mais face aux mauvais choix du jour, cette disposition apparaît comme dérisoire. Ainsi, le Conseil des Etats a diminué le crédit d’engagement à 100 millions sur 4 ans, soit la moitié de l’enveloppe décidée par le Conseil national en mai et a refusé la proposition médiane proposée par une minorité emmenée par la députée Flavia Wasserfallen à 156 millions. Contrairement au Conseil national, les sénateurs et sénatrices s’en remettent aux cantons pour assurer la qualité des offres d’accueil institutionnel pour enfants. Ils et elles refusent qu’elle puisse être améliorée par des aides financières de la Confédération, ce qu’avait pourtant approuvé la chambre basse.
Le Conseil des Etats a accepté le principe d’accorder des aides financières, mais comme le Conseil national, il a supprimé les quatre buts du projet initial, en particulier celui de faire baisser les frais à la charge des parents. Pour Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité et de la conciliation, c’est inadmissible : « Présenté comme un contre-projet à l’initiative sur les crèches qui veut limiter les frais à 10% du revenu du ménage, le projet est censé être adapté aux réalités actuelles. Finalement, la majorité de la chambre haute a décidé d’ignorer la difficulté qu’ont les parents à payer des frais de crèche très élevés. » Heureusement, pour les enfants en situation de handicap, la création de places de garde institutionnelle et la réduction des frais à la charge de leurs parents a été maintenue, mais de manière réduite.
L’initiative sur les crèches peut renverser la tendance
Sans surprise, le Conseil des Etats a suivi les recommandations négatives de sa commission et du Conseil fédéral. Pour Borioli Sandoz : « Le Parlement refuse de d’allouer des ressources pour alléger la charge qui pèse sur les parents, parmi la plus élevée d’Europe, quand bien même il se plaint de la pénurie de main d’œuvre qui frappe durement certaines branches de l’économie. » Reste l’espoir que suscite l’initiative populaire sur les crèches, notamment soutenue par Travail.Suisse. Travail.Suisse compte sur le peuple et les cantons qui auront la possibilité d’améliorer la charge financière supportée par les parents qui travaillent lorsque l’initiative sur les crèches sera soumise au vote populaire.