Communiqué de presse
La session d'hiver sera marquée par d'importantes décisions en matière de politique financière. Un vaste programme d'économies vise à économiser 3,1 milliards de francs d'ici 2029. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, estime que ce programme d'économies est déséquilibré et non viable à long terme. Les dépenses supplémentaires, par exemple pour l'armée, ne doivent pas être couvertes par des économies, mais par des recettes supplémentaires. Cela doit se faire par une imposition plus forte des revenus non liés à une activité productive. Dans un papier de position, Travail.Suisse présente quatre moyens d'augmenter les recettes sans que cela se fasse au détriment des salarié·e·s ordinaires.
La nouvelle situation mondiale en matière de politique de sécurité et l'augmentation des coûts liée à l'évolution démographique exigent une hausse des dépenses consacrées à la sécurité militaire et à l'AVS. La ministre des finances souhaite financer ces dépenses supplémentaires par des mesures d'économie dans d'autres domaines. Cependant, les coupes budgétaires importantes dans les domaines de la formation, de la recherche, de l'innovation, du personnel, des transports publics et de la protection du climat, entre autres, réduisent les investissements essentiels pour l'avenir de la Suisse, mettent en péril des emplois et détériorent le pouvoir d'achat et les conditions de travail des salarié·e·s. « Le prix à long terme de ces économies à court terme est trop élevé. La Suisse a besoin d'investissements publics importants pour rester compétitive à l'avenir », déclare Thomas Bauer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.
Les deux dernières décennies ont été marquées par d'importantes réductions d'impôts pour les entreprises, la fortune et les successions. Dans le même temps, les inégalités de fortune, les revenus provenant des successions et les revenus les plus élevés ont considérablement augmenté. La répartition des richesses s'est ainsi fortement déséquilibrée. Dans le cadre du programme d'économies, le Conseil fédéral et le Parlement ont la possibilité de corriger ce déséquilibre en finançant les investissements publics par une imposition plus forte des revenus non liés à une activité productive (revenus de la fortune, héritages, salaires les plus élevés).
Pour faire face à l'augmentation des dépenses, Travail.Suisse propose des mesures dans quatre domaines : la suppression de l'imposition privilégiée du secteur financier et des déductions fiscales injustifiées pour les personnes disposant de revenus et de fortunes élevés ; une légère augmentation de la progressivité de l'impôt ; l'introduction d'un impôt national modéré sur les successions ; et l'adaptation du frein à l'endettement.