Droits de douane américains : des mesures sont nécessaires pour protéger les travailleurs concernés

Travail.Suisse condamne l'imposition de droits de douane exorbitants sur les exportations suisses vers les États-Unis par le gouvernement américain et demande la mise en place urgente d'une table ronde avec le conseiller fédéral Parmelin et les organisations faîtières des partenaires sociaux. Des mesures doivent être prises pour protéger les travailleurs et travailleuses concerné·e·s et les entreprises. Il faut notamment garantir les emplois et offrir des perspectives à long terme aux travailleurs et travailleuses en prolongeant le chômage partiel et en développant les possibilités de formation et de perfectionnement.
Les droits de douane de 39 % s'appliquent dès aujourd'hui aux exportations suisses vers les États-Unis. Les produits pharmaceutiques sont pour l'instant exemptés. Travail.Suisse condamne ces droits de douane punitifs, incompréhensibles et arbitraires imposés par le gouvernement américain et se montre extrêmement préoccupé par la menace de suppressions d'emplois en Suisse. Des mesures efficaces sont désormais nécessaires pour garantir les emplois et les revenus afin d’offrir des perspectives professionnelles à long terme aux travailleurs et travailleuses concerné·e·s. Travail.Suisse estime que les deux mesures suivantes doivent être mises en œuvre rapidement pour surmonter la crise et atténuer les effets des changements structurels qui menacent :
- Prolongation du chômage partiel : la durée maximale de perception des indemnités de chômage partiel doit pouvoir être prolongée de 12 mois. Il est impératif que l'initiative parlementaire correspondante (25.441) soit traitée rapidement. Cela permettra de garantir l'emploi des travailleurs et travailleuses concerné·e·s et donnera aux entreprises le temps de s'adapter à la nouvelle situation.
- Promotion de la formation et du perfectionnement : les travailleurs doivent pouvoir suivre des formations et des perfectionnements pendant la période de chômage partiel. La participation à ces formations doit être activement encouragée. Les services d'orientation professionnelle, d'orientation universitaire et de carrière, ainsi que les offices régionaux de placement doivent proposer des offres de conseil adaptées aux travailleurs concernés. Les pouvoirs publics doivent prendre en charge à titre exceptionnel les coûts directs de formation et de perfectionnement des travailleurs et travailleuses en chômage partiel en raison des droits de douane américains. Les travailleurs doivent ainsi se voir offrir des perspectives professionnelles durables, même en dehors de leur entreprise d'origine.
À moyen et long terme, Travail.Suisse estime en outre que les trois mesures suivantes sont nécessaires :
- Stratégie industrielle : la Suisse doit se repositionner dans une économie mondiale en mutation. Pour ce faire, elle doit développer une stratégie industrielle qui renforce les industries clés et garantisse à long terme la diversité sectorielle en Suisse, notamment par des investissements ciblés.
- Renforcement du marché intérieur : une demande intérieure plus forte renforce la conjoncture. Il faut renoncer à la modération salariale en dehors des entreprises concernées et aux mesures d'économie dans les budgets publics.
- Pour un nouveau système de Bretton Woods : la Suisse fait partie des perdants de la nouvelle politique arbitraire menée par le gouvernement américain. Elle doit donc s'engager avec vigueur au niveau international en faveur d'un commerce mondial fondé sur des règles. Il convient également de mettre en place de nouveaux mécanismes qui empêchent les déséquilibres commerciaux durables dans l'économie mondiale. La Suisse doit s'engager en faveur d'un nouveau système de Bretton Woods qui réglemente le commerce mondial de manière sensée grâce à des mesures efficaces.
D'autres mesures efficaces doivent être examinées dans les jours et les semaines à venir. Cette situation ne doit pas aboutir à une réduction des droits des travailleurs et travailleuses et des salaires.
Travail.Suisse estime qu'après l'introduction des droits de douane américains, il est impératif d'impliquer les représentants des travailleurs et d'engager des discussions au niveau national. Le président de Travail.Suisse, Adrian Wüthrich, a demandé au Conseil fédéral et au ministre de l'Économie Guy Parmelin la mise en place urgente d'une table ronde entre le Conseil fédéral, le SECO et les partenaires sociaux : « Nous devons garder la tête froide. Mais de nombreux emplois sont en jeu. Dans cette situation, le partenariat social doit trouver ensemble des solutions pour les entreprises concernées et les travailleurs et travailleuses en Suisse. »