Travail.Suisse rejette l'initiative « Pas de Suisse à 10 millions ! »

Travail.Suisse salue la décision prise aujourd'hui par le Conseil national de rejeter l'initiative « Pas de Suisse à 10 millions ! (initiative pour la durabilité) ». L'initiative donne une réponse erronée et nuisible aux défis existants. La pression sur les salaires et les conditions de travail augmenterait avec l'initiative. En même temps, elle ne résoudrait aucun problème concernant l'augmentation du coût de la vie. Des plafonds démographiques rigides et bureaucratiques empêcheraient au contraire de trouver des solutions efficaces aux conséquences du vieillissement de la population. C'est pourquoi Travail.Suisse rejette l'initiative avec une grande conviction.
Lors de sa séance d'aujourd'hui, le Conseil national a rejeté l'initiative de l'UDC « Pas de Suisse à 10 millions ! (initiative pour la durabilité) » sans contre-projet. Travail.Suisse salue cette décision de rejet de l'initiative. L'initiative nuirait aux travailleuses et travailleurs en activité et à la retraite en Suisse.
L'initiative demande une limitation de la population résidente permanente à 10 millions. Pour ce faire, des mesures doivent d'abord être prises dans le domaine de l'asile, du regroupement familial et des personnes admises à titre provisoire, et finalement, la libre circulation des personnes doit être résiliée. Cela entraînerait également la suppression des mesures d'accompagnement pour la protection des salaires.
Avec les mesures d'accompagnement, la Suisse dispose d'un système efficace de contrôle des salaires et des conditions de travail qui permet d'éviter les abus. « Ces mesures de protection sont une épine dans le pied de l'UDC. Elle ne veut pas en premier lieu moins d'immigration, mais moins de droits pour les immigré·e·s, afin de pouvoir faire pression sur les salaires et les conditions de travail sur un large front », explique Thomas Bauer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse. En cas d'acceptation de l'initiative, la porte serait au contraire ouverte à une immigration incontrôlée dans la population résidente non permanente (frontaliers et frontalières, titulaires d’une autorisation de séjour de courte durée, prestataires de services indépendant·e·s).
Comme de nombreux pays d'Europe, la Suisse a une population vieillissante. Il en résulte que le nombre de personnes actives en Suisse diminue fortement. Sans l'immigration, le nombre de travailleuses et travailleurs en Suisse diminuerait presque de moitié au cours des 50 prochaines années. Pour qu'à l'avenir également, par exemple dans le secteur de la santé, suffisamment de salarié·e·s accomplissent leur important travail, la Suisse a besoin de bonnes conditions de travail et d'une immigration modérée. « L'initiative rigide et bureaucratique de l'UDC empêcherait qu'à l'avenir, suffisamment de travailleuses et travailleurs vivent et travaillent en Suisse pour combler ces lacunes dans le monde du travail. Notre prospérité ne pourrait pas être maintenue », déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
Travail.Suisse considère également que rendre l'intégration des personnes admises à titre provisoire plus difficile est une erreur et n'est pas dans l'intérêt de la Suisse. Les jeunes travailleuses et travailleurs sans passeport suisse qui effectuent un apprentissage en Suisse ne devraient pas avoir à craindre en permanence d'être renvoyé·e·s dans leur pays. Les travailleuses et travailleurs doivent en outre pouvoir vivre avec leur famille. Par le passé, la Suisse a fait du tort à de nombreux travailleuses et travailleurs étrangers·ères à cet égard. Cela ne doit pas se répéter.
En même temps, il est essentiel pour Travail.Suisse que d'autres mesures soient prises dans différents domaines pour renforcer la main d’œuvre indigène, par exemple en ce qui concerne le pouvoir d'achat des familles, les possibilités de formation et de formation continue, la protection contre le licenciement des travailleuses et travailleurs âgé e·s et la protection de la santé des travailleuses et des travailleurs.