Europe : Pas de soutien sans protection des salaires
Lors de sa conférence de presse d'aujourd'hui, le Conseil fédéral a adopté le mandat de négociation définitif avec l'UE et a annoncé le début des négociations pour ce mois encore. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleuses et des travailleurs, ne soutiendra aucun résultat de négociation qui affaiblirait la protection des salaires ou le service public. De telles concessions envers l'UE, notamment en ce qui concerne les frais, sapent la protection des salaires et ne sont pas acceptables dans un accord.
Lors de sa conférence de presse d'aujourd'hui, le Conseil fédéral a confirmé qu'il souhaitait entamer des négociations avec l'UE sur la base des consultations exploratoires. Ce faisant, il crée la transparence sur le mandat de négociation. Celui-ci ne contient que peu de nouveautés substantielles par rapport au projet qu'il a envoyé en consultation.
Le mandat montre clairement que le Conseil fédéral est prêt à faire des concessions importantes à l'UE en matière de protection des salaires. Ainsi, le délai d'annonce préalable devrait être réduit et la caution ne devrait être prélevée qu'en cas de récidive. En revanche, le Conseil fédéral veut renoncer à une garantie générale de l'interdiction d'offrir des services. Et ce, bien que les syndicats aient toujours souligné l'efficacité de cet instrument pour lutter contre les entreprises qui pratiquent abusivement la sous-enchère salariale. « La protection des salaires doit être assurée sur le plan de la politique extérieure et en même temps renforcée sur le plan de la politique intérieure, sinon Travail.Suisse rejettera un tel accord », déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
En ce qui concerne la réglementation sur les frais, la solution du Conseil fédéral vise certes à garantir le principe « à travail égal, salaire égal au même endroit ». Mais il ne rejette pas explicitement la demande de l'UE concernant le principe de l'origine. « Les frais versés à l'étranger sapent les salaires nationaux. C'est pourquoi le Conseil fédéral doit impérativement imposer l'application de règles sur les frais indigènes dans les négociations avec l'UE s'il ne veut pas saper le principe 'à travail égal, salaire égal au même endroit », déclare Thomas Bauer, responsable de la politique économique.
Travail.Suisse s'oppose en outre à une libéralisation du trafic ferroviaire international telle qu'elle est prévue dans le mandat de négociation. Le modèle de coopération existant doit être maintenu, sans autoriser en même temps des modèles de concurrence.